Khalass, my love.

Flottant dans sa baignoire, surnageant dans les décombres de son histoire, une femme en mille morceaux cherche à comprendre comment tout ça a bien pu lui arriver. Elle égrène la chronologie de son histoire avec un homme entre Paris – où elle le rencontre – et le Caire – sa ville, alors en pleine guerre civile. Voyages dans le désert, rencontres à la piscine, séances de thérapie par le bain, repas de Noël égyptien ; ses souvenirs remontent, la submergent, elle appelle au secours. En recollant ses morceaux, elle affronte ses démons et rassemble aussi ses forces pour se libérer et imaginer un avenir. 

A l’origine de ce texte, il y a l’histoire de Pascale Oudot, une histoire d’amour et d’emprise entre Paris et le Caire. En continuant tout naturellement un compagnonnage amorcé lors des deux précédentes créations de la compagnie, Ariane Boumendil a suivi l’écriture de cette auto-fiction et Pascale et Ariane ont décidé de construire ensemble ce spectacle qui sera le récit d’une libération. Les spectateurs sont immergés dans le récit et dans l’histoire avec notre héroïne. Ils la rencontrent dans l’état dans lequel l’a laissé l’homme qu’elle a aimé : fragmentée. Elle se tient devant eux, au présent, accompagnée d’une musicienne comédienne qui va l’aider à rassembler les pièces du puzzle. Le passé est convoqué ou surgit sans prévenir. Le dispositif scénographique est simple et ludique. La baignoire est l’élément central de ce dispositif, un cocon mais aussi parfois le lieu de l’enfermement – elle est posée comme un îlot au milieu d’un espace dans lequel sont dispersés des objets de la vie quotidienne et des éléments de sa vie un peu épars. L’eau est un élément très important pour cette femme, fil rouge du récit, l’eau est présente – tantôt ludique, tantôt réconfortante, parfois menaçante. Une grande chaise semblable à une chaise d’arbitre ou de maître nageur permet à notre héroïne de faire un pas de côté, de prendre de la hauteur, ou de laisser apparaître des figures importantes de sa vie.. Les musiques et les chants composées par Katia Mayen en dialogue avec le plateau nous donnent accès au paysage intérieur du personnage. Il peut être son angoisse, la réminiscence de ses souvenirs, mais il est aussi sa force primaire, une force qui la dépasse portée par des générations de femme : il ne s’agit pas seulement d’une histoire particulière, elle porte en elle l’histoire de milliers d’autres.

Les Vagues Tranquilles

Les Vagues Tranquilles est une compagnie de théâtre contemporain. Elle est à l’origine du festival pluridisciplinaire Chemo-Chantiers (théâtre, danse, musique, art graphique) dont la troisième édition s’est tenue cette année. La compagnie est composée de compagnons de routes fidèles – auteur·trices, comédien·nes, metteur·ses en scène, créateur·rices sonores, scénographes, éclairagistes – réunis autour des mêmes valeurs qui, fort·es de leurs expériences, construisent ensemble un langage commun en constante évolution. Nous défendons des textes que nous écrivons ou adaptons et qui questionnent notre époque. Sur le fond nous nous interrogeons sur le basculement des repères et les rapports d’emprise qu’il suscite. Sur la forme, nous aimons l’inconfort, le décalage et l’inattendu. Nous avons exploré le thème de l’emprise dans différentes situations et milieux et sur différents modes à travers nos derniers spectacles.

Distribution

Texte : Pascale Oudot / Mise en scène : Ariane Boumendil / Collaboration artistique : Constance Carrelet / Jeu : Pascale Oudot et Katia Mayen / Composition musicale : Katia Mayen / Scénographie : Caroline Ginet / Diffusion : Alexandre Slyper, TAPIOCA production

Soutiens

Adami Déclencheur – Festival Parade(s) Nanterre – Le Lieu – Théâtre Paris-Villette- Festival Chemo-Chantiers – la Ktha compagnie – Théâtre Comédie-Odéon, Lyon.

Le spectacle est accompagné par le bureau de production TAPIOCA.

Khalass, my love. est un spectacle soutenu par le réseau Risotto, réseau pour l’essor des arts de la rue et de l’espace public en Île-de-France.